Objectif éducation aux médias !

Objectif éducation aux médias !

 

Tout a débuté il y a cinq ans dans une école spécialisée de la région montoise. A l’époque, Maud Losfeld s’était lancée dans cette nouvelle aventure pour aider les élèves porteurs de handicaps à exprimer leurs sentiments. Ils étaient envahis d’émotions et l’objectif était de leur permettre de les canaliser et de comprendre les aspects positifs qu’elles peuvent susciter.

Aujourd’hui, le schéma a bien évolué ! A la veille de la crise sanitaire, un appel à projets du Conseil supérieur d'Education aux Médias - CSEM intitulé « Musiques et messages » a mis Maud sur la piste de la radio d’école qui existait autrefois. Il s’agissait d’un bel outil mais qui nécessitait une coordination.

Très vite, les choses se mettent en place et l’ancienne membre du service de communication de la Province de Hainaut part à la rencontre des élèves pour parler d’éducation aux médias. « La radio n’est en fait qu’un instrument d’éducation aux médias, ce que j’appelle le fil conducteur du projet, mais certainement pas un carcan. On peut en sortir et c’est important de le faire. », nous livre-t-elle.

Peu de temps après, le covid s’impose à tous. Il a pourtant cet avantage de permettre de concevoir la radio autrement. L’impossibilité de se passer les micros implique l’utilisation des téléphones portables. Les pratiques se libèrent. Le temps d’installation est moins long et l’expérience devient plus facilement gérable dans le laps de temps qu’offrent les heures de cours. « Il est, en effet, possible de faire de la radio avec peu de moyens », explique Maud. « En France, il existe des radios d’école qui se basent sur un matériel très basique ».

Le retour à la normale permet cependant, quelques mois plus tard, d’envisager l’installation de studios fixes. A l’Institut Jean Jaurès à Charleroi, qui possède une section audiovisuelle, il y en a déjà un. Bientôt, un autre suivra à l’Institut d’Enseignement Secondaire Paramédical Provincial à Mons. Du matériel plus léger et plus récent est aussi en commande. Et cerise sur le gâteau, un accord a été établi avec YouFM pour pouvoir utiliser un de leurs studios quand il est libre ! « Après tout, pouvoir parler dans de vrais micros, c’est un peu magique ! », s’enthousiasme notre interlocutrice.

Et cela devient un formidable outil pour travailler l’oralité ! Les écoles susmentionnées en ont fait le constat. Mais d’autres ont rejoint l’aventure ou s’apprêtent à le faire, tel l’Athénée Provincial Jean D’Avesnes. Un professeur d'histoire a déjà intégré le projet radio. Et de plus en plus, les enseignants en langues y montrent de l’intérêt !

Les projets se montent donc à la carte. Maud apporte l’aspect éducation aux médias et travaille en étroite collaboration avec les profs de différentes disciplines. Les enseignants en sciences sociales se lancent. Ils sont rapidement rejoints par ceux de sciences. On en profite pour revenir sur la notion de fake news, de vraies news, de médias mainstream, de sources alternatives fiables ou moins fiables. On tente de les détecter. On organise des quizz, on se rend compte que les fausses informations ne sont pas toujours créées pour nuire, on analyse des supports humoristiques. On étudie les discours politiques sur les réseaux sociaux. On se demande comment les citoyens peuvent se réapproprier ces mêmes outils. On apprend à feuilletonner un événement, par exemple durant le cours d’histoire, en revenant sur un fait passé et en imaginant comment la communication serait découpée aujourd’hui dans la presse numérique. Bref, on joue, on rit, on crée, on apprend et on se forme !

Les élèves découvrent comment maîtriser leurs émotions. « C’est essentiel de ne pas être dupe quand on reçoit de l’information. Il faut la consommer en toute connaissance de cause et c’est ce à quoi on amène les jeunes. C’est beaucoup plus important pour eux que d’apprendre à faire un journal. On les initie à devenir de bons citoyens ! On s’exprime sans se disputer, on s’écoute, on accepte l’opinion de l’autre et on se met à argumenter, sans tomber dans l’insulte et sans succomber à ses émotions. », raconte Maud.
Aujourd’hui, de nombreux modules de formation existent, allant des plus généraux, comme apprendre à poser sa voix, à écrire pour la radio ou à monter sur le logiciel Audacity, à ceux très spécifiques et axés sur des sujets comme la guerre, la propagande, le genre, la démocratie, l’homophobie ou encore le féminisme. « Il faudrait maintenant que les professeurs se les réapproprient, sans faire la même chose mais en actualisant par exemple le contenu. La volonté est d’élargir le spectre, notamment en créant encore plus d’autonomie parmi les enseignants. », continue Maud. De cette manière, elle pourra créer de nouveaux modules et le champ des possibles s’élargira encore.

Il ne faut donc pas avoir peur de la contacter ! Cela ne représentera évidemment pas un engagement mais ne débouchera que sur des choses positives. Et au pire, … Vous aurez gagné une chouette conversation avec l’instigatrice du projet. Les collaborations sont, en effet, fructueuses. Les échanges entre Maud et les enseignants sont fréquents et dépassent de loin le seul espace de leurs classes.

De notre côté, nous sommes convaincus : il faudrait donner à tous les élèves la possibilité de suivre ce genre de cours. Alors, on compte sur vous !

Contact : Maud Losfeld
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+32 474 61 38 27
https://www.etudierenhainaut.be/radio-ecole-hainaut.html